PHILIPPE DESCOLA : "ANTHROPOCÈNE : LA DÉVASTATION DÉSINVOLTE DE L’ÉCOSYSTÈME"

apropos: https://www.franceculture.fr/conferences/philippe-descola-anthropocene-humain-trop-humain

Philipe Descola intervient durant ce colloque "Comment penser l'Anthropocène ?" pour parler de ce sujet d'un point de vue anthropologique. Il soutient la thèse que la création de la notion de "nature" par certains humains est le véritable point de commencement de l'anthropocène:

Le présent est le résultat d'une histoire humaine de la nature tout à fait singulière et non le résultat inéluctable du développement des ingéniosités et des découvertes scientifiques.

Il dit notamment qu'il faut repenser trois processus:

  1. la manière dont les humains s'adaptent à leur milieu de vie
  2. la manière de ce les approprier
  3. la manière de leur donner une expression politique

Dans le point 1. (adaptation), il rappelle qu'un milieu donné, les humains peuvent s'y adapter de plein de manières différentes. Une partie des fleurs de la forêt amazonienne ont été implantées par les humains, d'autres humains coupent la forêt. Avant l'anthropocène, les interventions de l'humain sur son environnement se fait à l'échelle locale et de manière infime changeant peu à peu l'équilibre de son milieu pour le rendre plus propice aux humains.

Dans le point 2. (l'appropriation), l'humain s'est approprié le caractère productiviste de la nature. La capitalisme apporte deux nouveautés: (i) les ressources élémentaires pour la vie peuvent être objet d'appropriation (ii) leur valeur ne se fera que d'un point de vue économique. Il rappelle que la tragédie des droits communs est un mythe, puisque l'utilisation des communs est toujours accompagner par une régulation locale contraignante pour protéger les communs pour le bien de tous. Et donc, il faudrait étendre la protection des communs à plein d'objets comme les cours d'eau, les océans, les montagnes, les langues, etc. Les interactions entre les humains et les non-humains pourrait être porteuses de droits plutôt que les droits soient accordés aux humains et aux non-humains.

Dans un tel cas, l'appropriation irait des milieux vers les humains et non l'inverse.

Dans l'individualisme moderne, l'humain est souverain de sa personne et n'est redevable en rien à la société ou à son environnement en général.

Dans le point 3. (expression politique) Conférer des droits à des sujets non-humains ne peut être que limité, puisque l'on confère des droits par anthropomorphisme.

Une véritable écologie politique, une cosmopolitique de pleine exercice ne se contenterait pas de conférer des droits intrinsèque à la nature sans les moyens de les exercer […], elle s'attacherait à ce que des systèmes anthropotisés et tous ce qui les composent deviennent des sujets politiques, dont les humains seraient mandataires.

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